Ce mardi 18 février à Ryad, de hauts responsables américains et russes, menés par les chefs de la diplomatie Marco Rubio et Sergueï Lavrov, ont entamé une réunion à haute tension visant à relancer une relation au plus bas depuis l’invasion russe de l’Ukraine, et préparer un possible prochain sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
L’agenda ambitieux de cette réunion de Ryad donne des frissons à Kiev et dans les capitales européennes, inquiètes qu’un rapprochement entre Washington et Moscou ne se fasse à leur insu. La réunion de ce 18 février, la première à ce niveau et dans un tel format depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, a débuté peu avant 10h30 locales dans un centre de conférences, le palais Diriyah, dans la capitale saoudienne. Les délégations n’ont fait aucune déclaration à la presse.
Y participent, côté américain, le secrétaire d’État Marco Rubio, arrivé, lundi 17 février, à Ryad où il s’est entretenu avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, ainsi que le conseiller à la Sécurité nationale du président américain, Mike Waltz, et l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. Pour sa part, la Russie est pour sa part représentée par le chef de sa diplomatie, Sergueï Lavrov et Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, selon la présidence russe.
L’Ukraine « ne reconnaîtrait » aucun accord conclu sans elle
Le président ukrainien, qui se trouve en Turquie ce même jour, est attendu le 19 février, en Arabie saoudite, au lendemain de la réunion entre Américains et Russes. Il a répété lundi que l’Ukraine « ne reconnaîtrait » aucun accord conclu sans elle et a regretté de ne pas avoir été informé en amont des pourparlers de Ryad. L’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine, Keith Kellogg, a cependant assuré, hier, lundi, à Bruxelles que les États-Unis n’imposeraient pas un accord à Kiev pour mettre fin à la guerre. Il doit lui-même se rendre dans la capitale ukrainienne jeudi.
La réunion de Ryad « sera principalement consacrée au rétablissement de l’ensemble des relations russo-américaines », a déclaré lundi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. D’après lui, celle-ci « sera également consacrée à la préparation d’éventuelles négociations sur le règlement (du conflit) ukrainien et à l’organisation d’une rencontre entre les deux présidents » MM. Poutine et Trump.
Le président américain a semé le désarroi en Europe
« Je ne pense pas qu’il faille y voir quelque chose qui sera détaillé ni comme une avancée vers une sorte de négociation », a nuancé de son côté la porte-parole du département d’Etat américain, Tammy Bruce. Elle a insisté sur le fait que Washington souhaite voir avant toute chose « si (les Russes) sont sérieux » dans leur volonté de renouer le dialogue. Le président américain a semé le désarroi en Europe en parlant la semaine dernière avec son homologue russe, jusqu’alors considéré comme paria par l’Occident.
Pour sa part, la Chine a estimé, ce mardi 18 février, que « toutes les parties concernées » par la guerre en Ukraine devaient participer à des négociations de paix. Interrogé sur les pourparlers de Ryad, où Kiev n’est pas représenté, Guo Jiakun, un porte-parole de la diplomatie chinoise, s’est félicité des « efforts en faveur de la paix ». « Dans le même temps, nous espérons que toutes les parties concernées et que toutes les parties prenantes pourront participer aux pourparlers de paix en temps voulu », a-t-il déclaré lors d’un point de presse régulier.