Les rebelles du M23 ont transféré, samedi 22 février, une centaine d’éléments de la Police nationale congolaise (PNC) de Bukavu vers Goma, au Nord-Kivu.
D’après des sources contactées par Radio Okapi dans la capitale provinciale du Sud-Kivu, ces policiers ont été acheminés par bateau jusqu’à la ville de Goma. Selon le M23, ils doivent y suivre une formation « idéologique » au centre de formation de Rumangabo.
Une relocalisation qui suscite des inquiétudes
Cette relocalisation des forces de l’ordre soulève des préoccupations parmi les habitants de Bukavu. Beaucoup s’interrogent sur les conséquences de ce transfert et sur l’absence de ces policiers, qui ont pour mission d’assurer la protection de la population et de ses biens.
Les autorités locales et la société civile dénoncent un acte inquiétant qui pourrait affaiblir davantage la sécurité de Bukavu et ses environs, alors que la ville est déjà confrontée à des défis sécuritaires majeurs. L’absence d’une force de police suffisante pourrait exposer la population à une recrudescence des actes criminels, notamment des vols, agressions et exactions de groupes armés.
Une stratégie de contrôle du M23 ?
Certains analystes estiment que cette initiative du M23 vise à renforcer son emprise sur la région en exerçant une influence directe sur les forces de l’ordre congolaises. En intégrant une « formation idéologique », le groupe rebelle pourrait chercher à modeler les mentalités des policiers pour les amener à coopérer avec son régime et à légitimer son autorité dans les territoires qu’il occupe.
Cette situation soulève des interrogations sur le rôle des instances nationales et internationales dans la gestion de la crise sécuritaire en RDC. La population de Bukavu, quant à elle, attend une réaction claire des autorités congolaises face à ce transfert de ses forces de police et aux implications qu’il pourrait avoir sur la stabilité de la région.
Pour l’instant, la durée exacte de cette formation demeure inconnue, selon des sources locales. Ce déplacement alimente les inquiétudes quant à l’avenir sécuritaire de Bukavu, alors que la région reste marquée par une instabilité persistante.