La situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) s’assombrit davantage après l’assassinat du général Mtetezi Kibukila, chef du groupe armé Wazalendo, dans le village de Lùtete, situé à 14 kilomètres au nord de Baraka, dans la province du Sud-Kivu. Selon plusieurs sources locales, il aurait été tué par une faction rivale de son propre mouvement, connue sous le nom de Babuyu.
Cet assassinat, survenu dans un contexte de recomposition des forces armées locales, soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir du mouvement Wazalendo et son rôle dans la lutte contre l’avancée du M23/ARC dans la région.
Une figure clé dans la résistance contre le M23
Le général Mtetezi Kibukila s’était imposé ces derniers mois comme l’un des chefs de guerre les plus influents dans les affrontements contre le M23, un groupe rebelle accusé de bénéficier du soutien du Rwanda. Il aurait contribué à la reprise de plusieurs villages qui étaient tombés aux mains des insurgés dans les hauts plateaux de Fizi.
Cependant, son parcours était loin de faire l’unanimité. Des accusations circulaient sur une possible tentative de ralliement au M23/RDF/AFC, des allégations fermement démenties par ses proches. Sa disparition brutale risque de modifier l’équilibre des forces dans une région déjà marquée par une instabilité chronique.
Une fracture interne au sein des Wazalendo
L’implication d’une autre faction Wazalendo dans cet assassinat révèle les tensions internes qui minent ce groupe armé. La rivalité entre Kibukila et la faction Babuyu pourrait avoir atteint un point de non-retour, au risque d’affaiblir leur combat contre le M23.
La fragmentation des Wazalendo pourrait également profiter aux rebelles, qui poursuivent leur offensive dans plusieurs territoires de l’est congolais. Les forces armées congolaises (FARDC), déjà en difficulté face à la montée en puissance du M23, doivent désormais composer avec une situation encore plus complexe sur le terrain.
Un climat d’incertitude et de craintes pour la population
Pour les habitants de Fizi, la disparition de Mtetezi Kibukila suscite de nombreuses inquiétudes. Certains redoutent un affaiblissement de la résistance locale face à l’avancée des rebelles, tandis que d’autres craignent une multiplication des affrontements entre factions rivales, aggravant une situation humanitaire déjà critique.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer l’impact de cet assassinat sur la dynamique du conflit à l’est de la RDC. Entre luttes internes et menace persistante du M23, l’avenir du Sud-Kivu demeure incertain, alors que les autorités congolaises peinent à stabiliser durablement la région.