Le Rwanda a annoncé, le 18 février, la suspension immédiate de sa coopération bilatérale avec la Belgique, une décision qui intervient alors que Bruxelles réexaminait son partenariat avec Kigali en raison de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC).
Une rupture anticipée par Kigali
Dans un communiqué officiel, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a confirmé avoir pris acte de cette décision, soulignant que la Belgique menait une réévaluation globale de ses engagements avec le Rwanda.
« Face aux violations de l’intégrité territoriale de la RDC et en accord avec la Charte des Nations unies, nous avions entrepris une révision approfondie de notre coopération bilatérale avec Kigali. Cette démarche aurait conduit à des ajustements que le Rwanda a préféré anticiper en mettant un terme à cette collaboration. »
Il a toutefois insisté sur la nécessité d’un processus ordonné pour garantir la préservation des acquis au bénéfice des populations rwandaises.
Le Rwanda dénonce une politisation du développement
De son côté, Kigali accuse Bruxelles d’avoir pris une position partiale en s’alignant sur la RDC et en cherchant à compromettre son accès aux financements internationaux.
« La Belgique a fait le choix de politiser la coopération en adoptant une posture hostile à l’égard du Rwanda. Utiliser l’aide au développement comme outil de pression est une approche inacceptable qui nuit aux efforts de médiation africains pour une résolution pacifique du conflit. » – Communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères.
Selon Kigali, ces sanctions unilatérales constituent une ingérence extérieure injustifiée, qui risque de compromettre les processus diplomatiques en cours et de retarder une solution durable à la crise sécuritaire dans l’est de la RDC.
Un tournant dans la coopération belgo-rwandaise
En conséquence, le Rwanda met un terme à l’ensemble du programme d’aide bilatérale 2024-2029 avec la Belgique, marquant ainsi une rupture nette dans une relation historique entre les deux pays.
Une situation sous haute surveillance
Alors que la crise sécuritaire dans l’est de la RDC mobilise la communauté internationale, cette escalade diplomatique entre Bruxelles et Kigali ne fait qu’accentuer les tensions. La Belgique, en concertation avec ses partenaires européens et multilatéraux, affirme poursuivre ses efforts pour promouvoir une issue pacifique fondée sur le respect du droit international.
