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RDC : Félix Tshisekedi face à l’épreuve du M23, entre revers militaires, isolement diplomatique et incertitudes à Kinshasa

Face à l’embrasement dans l’Est de la RDC, Félix Tshisekedi se retrouve dans une position délicate. Son armée accumule les revers, le M23 s’installe durablement sur le terrain, et ses appels à l’aide à l’international restent lettre morte. À Kinshasa, l’incertitude grandit, nourrissant le spectre d’un basculement politique.

Le groupe armé M23, soutenu par Kigali, a franchi un cap en s’emparant de Goma et Bukavu, les capitales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Plus qu’une simple avancée militaire, il impose sa propre administration, nommant ses maires et contrôlant les postes-frontières. Pendant ce temps, Kinshasa dénonce une agression rwandaise, mais ne reçoit que des déclarations sans effet de la part de l’ONU et de l’Union européenne.

Selon des rapports d’experts onusiens, environ 4 000 soldats rwandais appuieraient le M23, permettant à ce dernier d’infliger une série de défaites à l’armée congolaise depuis 2021. Face à cette situation, Félix Tshisekedi tente de mobiliser la communauté internationale, mais ses déplacements à l’étranger n’ont jusqu’ici abouti à aucun engagement concret.

Tensions à Kinshasa : un pouvoir fragilisé

Dans la capitale, l’inquiétude monte. Plusieurs employés d’organisations internationales ont déjà quitté le pays, redoutant une escalade imprévisible. « Il règne une ambiance de fin de règne », confie une source proche du pouvoir. L’opposition observe de près, tandis que les proches du chef de l’État tentent de rassurer l’opinion.

« Félix Tshisekedi ne démissionnera jamais », a déclaré le secrétaire général de l’UDPS, mettant en garde contre toute tentative de déstabilisation des institutions. Mais alors que le président a été réélu avec plus de 70 % des voix en décembre 2023, certains rappellent que son premier mandat était déjà entaché de controverses liées à l’élection de 2018.

Lors d’un sommet sur la sécurité en Allemagne, Félix Tshisekedi a pointé du doigt Kigali, accusant Paul Kagame et l’ancien président Joseph Kabila d’être à l’origine d’un « coup contre la République ». En quête de soutien, il a également rencontré son homologue angolais João Lourenço, désigné médiateur par l’Union africaine. Mais jusqu’ici, les efforts diplomatiques n’ont produit aucun résultat tangible.

De son côté, Paul Kagame affiche son assurance, affirmant qu’il ne se laissera pas intimider par d’éventuelles sanctions. Pendant ce temps, la communauté internationale hésite à s’impliquer directement, redoutant une extension du conflit à toute la région des Grands Lacs.

Paul-Simon Handy, expert à l’Institut des études de sécurité (ISS), estime que seule une RDC capable de défendre ses frontières pourra garantir la stabilité régionale. Mais en l’absence d’une réponse forte, le pays risque de basculer dans une crise encore plus profonde.

Félix Tshisekedi joue gros : entre la pression militaire et l’isolement diplomatique, son avenir politique est en jeu. Reste à savoir s’il parviendra à renverser la vapeur ou si ce conflit marquera le début d’un nouvel épisode d’instabilité pour la RDC.

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